mardi 28 août 2012

Le statu quo

Pourquoi cherche-t-on toujours le bonheur dans le regard des autres, dans l'appréciation de l'autre? On est toujours "comme si" ou "comme ça" par rapport à quelqu'un d'autre. Et si on se suffisait à nous-mêmes? Et si on se foutait du regard des autres pour être heureux? Et si la beauté et la réussite n'étaient qu'intérieures? Peut-être qu’il y aurait moins de gens en dépression en ce bas monde? Et on s'acceptait comme on est? Et si on s'aimait comme on est? Et si on se trouvait beau comme on est? Et si on se donnait la permission de profiter de la vie sans toujours attendre d'être plus en santé, plus riche, plus mince, plus scolarisé, plus beau, plus, plus, plus, encore plus???

J'en ai plein le c... qu'on me demande toujours d'être plus, et que je me demande à moi-même toujours davantage. Je devrais être plus mince, avoir un meilleur cardio, je devrais surveiller mon alimentation, je devrais être une meilleure ménagère, je devrais compléter mon doctorat, je devrais travailler, je devrais être davantage un exemple pour mes enfants d'une femme qui prends soin d'elle-même, je devrais travailler encore plus fort afin de stabiliser mes troubles de santé mentale, je devrais, je devrais... la liste pourrais s'allonger encore et encore.

Je vote pour le statu quo. Actuellement, je suis incapable de faire plus, j'ai l'impression d'arriver à peine à remplir mes tâches au minimum. Et lorsque j'essaie de faire plus, je réagis comme je l'ai toujours fait par le passé, je PARALYSE, et là, je n'arrive plus à rien faire du tout. C'est l'anxiété qui prend le dessus et je n'arrive même plus à réfléchir convenablement. Donc, "exit" ces idées d'en faire plus actuellement. Je ne fais que me nuire. Il faut d'abord et avant tout que je me remette à bouger au vrai sens du terme. Je suis totalement inerte. Je suis immobilisée par tout le poids que je mets sur mes épaules.

Ce qui ne veut pas dire que je baisse les bras à jamais. Mais non. Je laisse les grandes ambitions de pertes de poids, de reprise du travail et des études, du grand ménage, etc., de côté pour le moment et j'y reviendrai plus tard quand j'aurai retrouvé mon énergie et mon moral. Car, actuellement, ce seul défi, de recharger mes batteries et retrouver la plénitude intérieure, est bien suffisant.

samedi 25 août 2012

S'ouvrir ou non?

Comme je retrouve un peu d'énergie, qu'est-ce qui me tombe dessus? Un gros rhume additionné de toux et de courbatures. C'est à croire qu'il y a quelqu'un ou quelque chose à quelque part (c'est selon vos croyances) qui veut que je demeure dans mon lit! Bon, ce n'est qu'un rhume, mais je m'en serais tellement passé...

Et oui, j'ai l'impression d'avoir retrouvé un peu d'énergie. Est-ce les changements dans la médication? Peut-être. L'important, c'est le résultat. J'arrive à faire des activités avec ma famille et ça fait du bien. Même si ce n'est que l'épicerie, c'est bon pour le moral.

Changement de sujet... Mon psychiatre et mon conjoint croit que je devrait discuter de mes problèmes de boulimie (sans les vomissements) dans mon blog puisque les sujets, dont j'ai traité jusqu'à maintenant, ont été porteurs et ont enrichi mon quotidien. Mais le problème, c'est que je ne parle jamais de cela. C'est seulement après quelques années en psychothérapie que j'ai accepté d'en parler à une psychologue. Alors, me confier à je ne sais qui (quoique je sais pour certain ;-), quel pas! J'ai tellement peur du jugement, s'en est maladif. J'ai un surpoids, je ne peux le cacher. Mais avouer et expliquer que j'ai un réel trouble alimentaire lié à mon vécu passé, ça c'est autre chose. L'expliquer, le décortiquer, l'analyser, pour tenter de le régler c'est tout un pas à franchir. J'ai déjà vécu la honte une fois de perdre la bataille (perte de poids significative puis reprise de poids rapide par la suite) en m’astreignant à un régime sévère sans régler mes problèmes de boulimie, je ne veux plus revivre ça: plutôt demeurer ronde!

Je réfléchis donc à la question... Vais-je vous entretenir de mon évolution personnelle quant à mes désordres alimentaires ou vais-je garder le tout pour moi? Qu'en pensez-vous? Est-ce que cette guerre vous intéresse? Parce que pour moi, il s'agit de livrer toute une bataille... l'une des plus importantes que je n'ai jamais eu à livrer. J'aimerais beaucoup vous entendre là-dessus...

vendredi 24 août 2012

La peur de décevoir

J'ai souvent l'impression de ne pas être à la hauteur... de décevoir les autres, notamment mon conjoint, mes amis, ma psychologue et mon psychiatre. Je ne suis pas suffisamment extravertis, je manque d'énergie, j'ai des désordres alimentaires que je tarde à régler (ou que j'ai beaucoup de difficulté à régler devrais-je dire), il m'arrive de vouloir trop dépenser inutilement, j'ai tellement peur du rejet que je suis trop réservée, et je vous fait grâce de tout mes autres problèmes de santé mentale liés à mon trouble bipolaire et à mon trouble de personnalité limite.

Bref, j'ai souvent l'impression d'être plus qu'imparfaite... et ça devient parfois lourd à porter car j'ai un tempérament perfectionniste et je recherche l'amour et l'appréciation des autres comme tout être humain. Et lorsque je fais des efforts dans une sphère, par exemple la nourriture, et bien on dirait que j'en reperds du point de vue d'une autre sphère comme les achats, et je me le fais reprocher. Ça me décourage vraiment! Et ce n'est qu'un exemple.

Oui, je suis imparfaite. Rien à faire, je pars avec "deux prises au batte" avec mes problèmes de santé mentale. Je vais quand même continuer de faire des efforts puisque c'est ce qui permet de garder l'espoir en des jours meilleurs (et ça fonctionne en plus!). Je ne lâcherai pas! La perfection n'est pas de ce monde dit-on, n'est-ce pas?!

mercredi 22 août 2012

Mary Poppins

Il y a près de 3 ans, nous engagions une dame pour s'occuper des enfants à la maison (pendant que mon conjoint est absent et pendant que je travaille ou pour me donner un peu de répit). Elle garde également les enfants lorsque nous devons nous absenter 2 ou 3 jours pour le travail ou pour le plaisir.

Cette dame c'est une vrai Mary Poppins! Les enfants l'adorent et, réciproquement, elle les aiment comme s'ils étaient ses petits-enfants. Elle les amuse, les instruit,  les éduque, les fait rire et surtout, elle leur donne de l'affection à profusion.

Cette dame, c'est une vrai perle! Elle est au courant de ma condition, de mes problèmes de santé mentale, et jamais elle ne me juge. Au contraire, elle démontre énormément de compréhension face à notre situation familiale qui est parfois particulière, notamment lorsque je n'arrive plus à rien à faire entre les quatre murs de ma maison, sinon m'occuper de mes deux enfants chéris. De plus, elle nous donne un coup de main lorsque nous sommes dépassés par la quantité de tâches ménagères, ce que nous apprécions énormément.

Cette dame, je m'y suis beaucoup attachée. Elle fait partie de la famille, de MA famille. Mais comme je suis très réservée et que j'ai très peur du rejet, je ne lui fais pas suffisamment sentir. Évidemment, il y toujours cette distance employeur-employé, mais c'est la peur du rejet qui m'empêche le plus de lui dire combien elle compte pour moi, combien elle est importante pour nous tous.

Je remercie le ciel d'avoir mis sur notre route une personne aussi douce, généreuse, aimante, honnête et bonne pour nous tous. Je n'aurais pu demander mieux pour mes précieux enfants.

lundi 20 août 2012

Se réconcilier avec l'écriture

Ce blog est pour moi plus qu'une thérapie me permettant de discuter de la maladie mentale. Il me permet également de me réconcilier avec l'écriture. En effet, j'avais développé un certain dédain pour l'écriture au cours des dernières années, notamment après avoir rédigé ma maîtrise. J'en ai eu marre d'écrire à partir de ce que les autres auteurs prétendent ou publient dans la littérature scientifique. Je redécouvre le plaisir d’écrire à partir de ma propre inspiration, sans aucune intervention extérieure pour me guider ou me corriger. S'en est presque grisant!

J'avais également mis un frein à l'écriture dans un but personnel il y a plusieurs années car ma mère m'avait fortement découragée à écrire... Elle ne voulait surtout pas que je fasse le récit de ce que j'avais vécu. Elle m'a même fait promettre, avant de mourir, de ne jamais rédiger l'histoire de sa maladie. De plus, adolescente, j'avais écrit un petit roman, et bien elle l'a jeté parce qu'elle le trouvait trop mature pour mon âge. Elle a même brûlé mes journaux intimes... Rien pour me donner le goût d'écrire, vous en conviendrez!

Donc, grâce à mon blog, je retrouve de plus en plus ce sentiment de bonheur et de plénitude lié à l'écriture que j'avais déjà découvert étant toute jeune. Ce n'est pas une réconciliation instantanée mais plutôt des retrouvailles longues et fort agréables.

dimanche 19 août 2012

Faire le vide

Pour plusieurs raisons, j'éprouve périodiquement le besoin de faire le vide autour de moi, question de faire le néant aussi à l’intérieur le ma tête. Le plus souvent, je m'enferme dans ma chambre et je me "repose le cerveau". C'est ma façon à moi de mettre mes émotions au neutre et de me donner un peu de répit. Écrire mon blog me permet également de faire un arrêt dans le temps pour ne réfléchir qu'à une seule chose. En fait, j'éprouve le besoin de me "mettre à l'abri" de toutes sources d'anxiété avant que je me mette à utiliser des moyens de protection qui me sont néfastes (manger, repli sur moi-même excessif, dépenses, et d'autres moyens que je garderai pour moi). Je ne fais pas ça devant chaque événement stressant, ce serait invivable, mais lorsque il y en a trop et que la fatigue s'en mêle, j'éprouve de la difficulté à tout gérer sans tomber dans des moyens de protection qui me sont dommageables.

Au cours de la dernière année, j'ai découvert la pêche grâce à mon beau-père. Je vais sur le bord de la rivière et j'écoute le bruit des vagues, n'ayant qu'à me concentrer sur ma ligne et sur mon tir. Si je m'écoutais, et surtout, si je le pouvais, j'irais pêcher tous les jours tellement ça me permet de faire le vide et, par le fait même, de me sentir bien dans ma tête.

Faire le vide, c'est ma façon de gérer mes excès d'anxiété et généralement ça fonctionne... c'est aussi ma façon de me donner le temps dont j'ai besoin pour que j'aille chercher à l'intérieur de moi les ressources nécessaires pour poursuivre ma route le plus "normalement" possible. Car je "travaille" fort pour me garder la tête hors de l'eau, alors il me faut du temps de répit par moment.

vendredi 17 août 2012

Une seconde chance

J'ai encore rêvé de mon père. Je devrais plutôt parlé de cauchemar... Mon père était un homme malheureux et amer, manipulateur, très violent verbalement et physiquement, chicanier et parfois menteur. Il avait bien quelques qualités, comme tout le monde, mais j'avoue que j'ai été surtout marquée par son tempérament bouillant.

Je lui ai servi en quelque sorte d'objet de défoulement. Je vous ferai grâce des détails scabreux, ce n'est pas l'endroit ici pour en faire l'étalage (la psychologue est payée pour ça). Je peux cependant vous dire que la petite fille que j'ai été a souvent eu peur de mourir, a beaucoup souffert moralement et a eu peur de son père jusqu'à sa mort. J'ai même pensé à plusieurs reprises me livrer moi-même à la DPJ.

Je peux aussi vous dire que je ne comprends pas comment un homme peut se défouler autant sur un enfant, lui dire qu'elle est possédée du diable, pour ensuite lui demander pardon et lui dire qu'il l'aime, et ce à répétition. Imaginé l'impact sur l'estime de soi. Puis je vous fais grâce des multiples menaces telle que "tu vas me faire mourir d'une crise cardiaque". Tout un fardeau sur de petites épaules. Vous ne serai donc pas surpris que j'éprouve énormément de colère envers cet homme. Énormément.

Heureusement, mon conjoint est un père différent du tout au tout avec nos enfants. Il adore nos filles, les chérie, les cajole et favorise autant que possible leur estime d'elles-mêmes, ce que je m'applique à faire également. Ma vie de famille est totalement différente de ce que j'ai connu et c'est une excellente chose car c'est ce passé malheureux qui est en grande partie responsable de mes problèmes de santé mentale actuels.

La vie a fait en sorte que j'ai eu une seconde chance d'avoir une vie de famille équilibrée et je vous assure que je ne l'ai pas laissée passée. Ça non!!!

jeudi 16 août 2012

"Normale"

Les jours passent et ne se ressemblent pas nécessairement! Aujourd'hui a été une journée que je pourrais qualifier de "normale". Comme ça fait du bien! J'ai dormi, certes, mais j'ai aussi fait du ménage, du lavage, j'ai joué avec les enfants et j'ai même discuté avec deux voisines... oui, oui, moi, la fille qui parle à personne de peur de déranger ou d'être rejetée ;-)

Sans blague, après les quelques jours que je viens de passer, je suis plutôt fière de moi. Et demain j'ai même une sortie entre amis de prévue. Le gros nuage noir s'est dissipé en brouillard gris, quel apaisement! Bon, tout n'est pas parfait, et je ne vois pas la vie en rose pour autant, mais au moins je ne me sens plus au bord d'un précipice le vent dans le dos.

Maintenant, il suffit de ne pas lâcher, car tout ces changements ne se font pas par miracle. Je "travaille" fort pour y arriver. Mais les résultats sont là. Mes réflexions des derniers jours sur mon blog y sont également pour quelque chose. Je tentais de faire ressortir du positif de mes introspections autant que possible tout en étant honnête avec moi-même.

J'espère et je souhaite garder le cap et poursuivre le retour à la "normale".

mercredi 15 août 2012

L'espoir de jours meilleurs

D'abord et avant tout, je vous rassure, je vais mieux aujourd'hui! J'ai fait une petite sortie et j'ai pris l'air avec les enfants ce qui m'a vraiment fait du bien. La vie me paraît moins noire ce soir...

S'il y une chose que je ne perds pas, c'est l'espoir de jours meilleurs. Je crois en cet adage qui dit "tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir". Bien sûr, il m'arrive de me décourager, mais jamais au point de perdre tout espoir. J'ai toujours eu une petite flamme allumée au fond de moi qui a guidé ma route et qui m'a menée jusqu'ici. Je croyais en un avenir meilleur et j'y suis arrivée.

Si j'ai su relever bien des défis dans ma vie, je me dit que je devrais être capable de passer au travers, encore une fois, d'un combat qui prends la forme de la maladie mentale. Il faut que je passe au travers et ainsi m'assurer d'un avenir meilleur au côté de mon conjoint et de mes merveilleux enfants. Mais il n'y a pas de solution facile... Ce combat ne se livre pas sans heurt et sans aide. Il demande du temps et de la patience également.

Je suis parfois en colère contre le destin... je me dis que j'avais bien eu ma dose de malheurs et de combats à livrer, du moins pour un certain temps, mais il ne m'a pas épargnée bien longtemps. Mais, lorsque je réfléchis plus longuement, je le remercie d'avoir mis sur ma route un conjoint extraordinaire qui m'a donné deux enfants tout aussi fabuleux et une vie dont j'osais à peine rêver.

mardi 14 août 2012

Mon ancre

Je l'avoue, je me décourage. Je voudrais vous écrire que je vois la lumière au bout du tunnel, que tout va de mieux en mieux, mais ce n'est pas vraiment le cas. Je suis toujours aussi fatiguée, je n'ai envie de rien faire, bref je suis dépressive de toute évidence.

C'est ce que j'ai avoué à mon conjoint aujourd'hui et sa réponse a été "je t'aime" avec un tendre sourire, et il a ajouté "lâche pas mon amour". Cet homme c'est mon ancre. Il me rappelle pourquoi j'ai le goût de vivre malgré tout le poids de la maladie mentale. C'est pour lui, pour nos enfants et aussi pour moi-même que je me fais aider et que je fais toutes les démarches personnelles nécessaires pour mieux me porter. Parmi ces démarches, il y a ce blog. Il me permet de mettre de l'ordre dans mes idées, de m'exprimer ouvertement, parfois d'échanger sur le sujet. L'écriture est un médium thérapeutique, c'est bien connu. Mais le fait de savoir qu'on est lu l'est également. J'en suis d'ailleurs à plus de 300 lectures faites sur des pages de mon blog. Je n'en reviens pas! Quel privilège... Quel partage... Quel exutoire!

Et même si mon morale est au plus bas et que je n'arrive pas à m'acquitter comme je le voudrais de mes tâches quotidiennes, je suis heureuse en amour et je suis heureuse d'être mère. C'est bien suffisant pour s'accrocher à la vie ça!!!

lundi 13 août 2012

Je n'arrive pas à comprendre...

Au printemps 2011, j'ai fait une thérapie psychiatrique de 8 semaines. Depuis, il y a ma vie avant et celle après cette thérapie. J'y ai beaucoup appris sur moi et sur ma maladie mentale. Mais là n'est pas le sujet de mon texte de ce soir... En fait, c'est que depuis la fin de cette thérapie qui m'a obligée à faire face à mon enfance malheureuse, je suis incapable de retourner sur la tombe de ma mère. Je suis même incapable de retourner dans le village où elle est enterrée.

Ma mère, comme tout enfant, je l'aimais énormément. Je la chérissais et je lui faisais confiance. Mais après être devenue moi-même une mère et après avoir fait face à mes démons l'an dernier, je lui en veux profondément. Je n'arrive pas à comprendre comment une mère, ma mère, ait pu... c'est difficile à dire et à écrire, j'en tremble...  Comment a-t-elle pu cautionner tous les sévices que mon père m'a fait subir étant enfant, et même y participer, alors qu'elle disait m'aimer plus que tout?! Alors, que je l'aimais plus que tout également?! Je me sens trahie et bafouée par elle. J'ai de la peine, beaucoup de peine. Et de la colère aussi.

Je suis incapable de retourner sur sa tombe y mettre des fleurs, j'aurais l'impression d'être à nouveau cet enfant en admiration devant une mère incapable de protéger ce qu'elle dit avoir de plus précieux. Et lorsque mes enfants me parlent d'elle, me posent des question à son sujet, j'ai bien de la difficulté à simplement l'appeler ma mère car, pour moi, elle ne mérite plus ce titre que je porte à mon tour avec fierté.

Je ne sais pas si un jour je pourrai vraiment tout comprendre ou même lui pardonner. Je l'aime encore, c'est déjà ça...

dimanche 12 août 2012

En quête de mon "identité" professionnelle

L'un des traits caractéristiques aux personnes au prise avec un trouble de personnalité limite est la perturbation de l'identité: instabilité marquée et persistante de l'image ou de la notion de soi (ex. retournements brutaux et dramatiques de l'image de soi, avec des bouleversements des objectifs, des valeurs et des désirs professionnels; des changements soudains d'idées et de projets concernant la carrière, l'identité sexuelle, le type de fréquentations).

Dans mon cas, cela prend la forme d'une grande difficulté à prendre des décisions concernant ma carrière. En fait, je ne sais pas ce que je veux. J'ai un baccalauréat, une maîtrise pour laquelle j'ai obtenu une médaille d'or, et presque la moitié d'une scolarité de doctorat (que j'ai abandonné en grande partie à cause de mes problèmes de santé mentale il y a 3 ans). J'ai travaillé à contrat depuis la fin de mon baccalauréat, mais jamais à temps plein, conciliant étude, travail et famille.

J'ai une bonne estime de moi professionnellement, ce qui tranche avec mon estime personnelle. Je suis consciente de mes capacités intellectuelles. Si je résume très brièvement: le problème n'est pas de savoir si j'ai le potentiel de faire un doctorat, c'est plutôt de savoir si j'en ai envie et/ou si ma santé mentale me le permet vraiment. Là est la question! Je pourrais aussi choisir d'aller travailler comme caissière dans le commerce de mon mari, question de me changer les idées et de me sentir valorisée à travers un emploi, mais je ne me décide pas non plus.

Cette quête d'identité professionnelle dure depuis plus de 5 ans, ça devient ridicule... Mais je suis incapable de prendre une décision finale ni temporaire. Je reste là à tergiverser chez moi depuis maintenant 3 mois (sans emploi). Et les psy de ce monde ne me sont d'aucune aide... car personne ne veux prendre de décision à ma place. On me dit de ne pas précipiter les choses (hein!) et surtout de tenir compte de ma condition mentale. Mais, généralement, c'est la dernière chose que je fais tenir compte de ma santé mentale lorsque je dois prendre des décisions professionnelles!

C'est une question sans réponse, un puits sans fond, un cercle vicieux, bref, je suis incapable de venir à bout de cette perturbation identitaire professionnelle de %$@#. Et vous, qu'en pensez-vous? Faut-il aller jusqu'au bout de ses capacités envers et contre tout et malgré sa santé mentale (j'entends par là compléter le doctorat), ou faut-il se contenter de ce qu'on a déjà et tenter de nouvelles expériences professionnelles? Suis-je capable de travailler à temps plein? Faut-il nécessairement travailler pour être heureux? Tellement de questions et si peu de réponses, puis mon cœur et ma raison qui ne s'accordent pas du tout sur le sujet...

samedi 11 août 2012

Demain est un autre jour

J'ai reçu mon premier commentaire alors que je ne l'attendais plus. Et je l'ai reçu au bon moment, j'étais pour faire relâche d'écriture pour la première fois en plus de deux semaines, mais la missive reçue m'a inspirée. Ne cherchez pas à la trouver sur mon blog, je ne la publierai pas, elle est beaucoup trop personnelle... Mais sachez que j'ai versé une larme de sympathie...

En effet, j'étais pour faire relâche car aujourd'hui j'ai fait du sabotage (voir texte: stop au sabotage!!!) et je n'en suis pas fière du tout. L'anxiété est devenue tellement difficile à gérer que j'ai choisi de me tourner vers des moyens de gestion du stress plutôt dommageable pour moi-même... Trop de choses en même temps se précipitent dans ma vie ces temps-ci: les changements de médication, la rentrée scolaire qui approche, un camp de vacances la semaine prochaine, un ménage qui n'avance jamais, un amoureux qui rapporte sa dose de stress et de fatigue à la maison, etc. Je sais, c'est simplement la "vrai" vie, mais je vois tout comme étant une charge gigantesque sur mes épaules.

De plus, je me suis rendue compte que j'ai peur d'avoir peur d'être trop fatiguée!!! J'appréhende la fatigue à un point tel que ça en devient une cause de fatigue! J'ai donc "travaillé" là-dessus aujourd'hui en me répétant régulièrement que le pire qu'il puisse arriver c'est que je m'endorme sur le divan pendant que les enfants jouent autour de moi, question que ça me rentre dans la tête!!! Je suis écœurée de m'empêcher de faire ce que j'ai envie de faire de peur de m'écrouler d'épuisement. Mon attitude à l'égard de la fatigue ressemble de plus en plus à un trouble obsessionnel-compulsif. Voici donc mon objectif pour les prochains jours: m’affairer à mes activités quotidiennes sans me soucier continuellement de mon état général. Je me reposerai le moment venu tout simplement.

Demain est un autre jour et il est encore temps de me reprendre: donc pas de sabotage, ce qui implique de me servir de mes outils de gestion du stress, et je cesse d'obséder quant à ma capacité physique. Grosse journée en perspective!

vendredi 10 août 2012

Être capable d'en rire!

S'il y a une chose dont je suis capable, c'est de tourner à la dérision certaines situations en évoquant mes problèmes de santé mentale avec mon conjoint. Cela permet de dédramatiser un peu ma condition et j'avoue que ça me fait du bien de pouvoir en rire de temps en temps.

Par exemple, impossible d'utiliser le mot "borderline" sans faire référence à mon trouble de personnalité limite. Nous avons même fait quelques blagues sur le sérieux de certains de mes textes, publiés sur mon blog, et la façon dont cela pourrait être reçu par différents types d'individus. Si je suis distraite ou que je fais une gaffe, on se demande si j'ai pris mes pilules. Et si mon conjoint me dit que je suis folle, je lui répond que ça lui a pris du temps pour s'en rendre compte!

En fait, ce que  je veux dire c'est que, comme tout autre sujet sérieux, la maladie mentale peut aussi être la source de bien des blagues. Il faut cependant que ce soit fait dans le respect et que cela ne devienne pas de la moquerie et de la méchanceté gratuite. Dans mon cas, cela reste mon privilège et celui de mon mari, et cela se fait toujours dans le plus grand respect!

De la solitude au vide intérieur

Je ressens beaucoup de solitude et cela depuis plusieurs années. Les enfants ont comblé un certain vide, c'est vrai, mais pas tout le vide. Il faut dire que mon entourage est limité. Et chacun a déjà son réseau familial. Le mien, mon réseau familial, est presque inexistant. Sérieusement, si ce n'était du travail de mon conjoint, on se ferait couper la ligne de téléphone tellement elle ne sert à rien. Un petit forfait de cellulaire serait bien suffisant!


 Il y a bien entendu ma belle-famille, mais ce n'est pas comme si c'était MA famille. Parfois, j'ai hâte que mes enfants commencent à ramener des amis et des petits-amis à la maison, question de voir du monde. Mais il y a un côté de moi qui est aussi ermite ;-) Je ne suis pas non plus du genre à vouloir des visiteurs chaque jour à la maison.

En fait, cette solitude dont je vous parle, elle est très apparentée à mon vide intérieur (voir personnalité limite). Ce vide, on m'a dit qu'il resterait toujours, plus ou moins intensément, et que je devais apprendre à vivre avec lui. Plus facile à dire qu'à faire! Certaines personnes tentent de le combler par la drogue, l'alcool, la nourriture, les achats ou dans tout autre domaine généralement dommageable pour eux-mêmes. Heureusement, je ne me suis pas tournée vers la drogue ou l'alcool. Malheureusement, je me suis réconfortée dans la nourriture. Mais je travaille fort, j'essaie de contrôler cette dépendance et j'espère sincèrement y arriver au cours des prochains mois. (OUF, là je viens de vous faire toute une confidence car je ne parle que très, très, vraiment très rarement de cela.) Pour ce qui est des achats compulsifs, disons que j'ai un excellent chien de garde à la maison ;-) ce n'est donc pas un réel problème.

Que puis-je ajouter de plus? Ce vide ne me quitte pas, il varie. En thérapie, on nous dit que ce vide disparaît au fur et à mesure que l'on se porte mieux, et c'est vrai. Les bons moments sont ceux où il est le plus absent. Donc, vous comprendrez que mon impression de solitude et de vide intérieur sont davantage présents en période dépressive. La solution? C'est en continuant à "travailler" sur mes différents traits de personnalité limite que j'arriverai à diminuer leur intensité.

jeudi 9 août 2012

En attendant d'aller mieux...

Mais qu'est-ce que je fais en attendant d'aller mieux??? Voilà la question que je me pose vingt fois par jour. Parce que présentement je suis toujours dans ma phase plus dépressive (de ma condition bipolaire) et, en plus, je suis en processus de modification de médication afin, justement, d'améliorer mon état mental (moins d'état dépressif et anxieux) et physique (moins d'effets secondaires indésirables et moins de fatigue).

Donc, que faire? Bien souvent cela prend la forme de compromis. Moins de sorties, moins de ménage, plus de sommeil, plus de gardiennage... Mais quoi de plus désagréable que les compromis, et par le fait même les insatisfactions, qui s'accumulent de plus en plus.

Je vous jure que j'essaie de me botter le derrière mais j'ai l'impression que mon sang coule au ralenti dans mes veines. L'écriture de ce blog est déjà un effort important mais il en vaut la peine car il me procure une satisfaction semblable à celle que me procurait le travail, et ce n'est pas peu dire. (je suis présentement sans travail en grande partie par choix, question de me remettre sur pieds avant d'entreprendre tout autre engagement).

Le mot d'ordre: patience... encore la patience... Et tout devrait rentrer dans l'ordre au cours de l'automne, comme à chaque année, jusqu'à ce que je "plante" à nouveau en janvier ou février. Bon, je suis un peu pathétique, car la médication devrait m'aider à demeurer la tête hors de l'eau lors de la prochaine phase dépressive, enfin je me croise les doigts!

mercredi 8 août 2012

Assumer ma transparence

Voilà maintenant deux semaines que j'étale mes états d'âmes sur mon blog. Ma principale crainte était de regretter cette transparence, mais ce n'est pas le cas. J'assume mes propos et même que je prends vraiment plaisir à écrire chaque jour une nouvelle réflexion ayant comme trame de fond la maladie mentale.

Cette démarche est extrêmement libératrice, comme si je dénonçais le fait que mon passé ne m'a pas laissé sans cicatrice, bien au contraire. Et ce n'est pas que je veuille me plaindre. D'ailleurs, ma réalité actuelle est loin d'être à plaindre je vous en assure. Ce que je veux, c'est étaler au grand jour la réalité vécue par une personne quelconque, au prise avec des problèmes de santé mentale. Si cela peut faire tomber des tabous, tant mieux. Si cela peut ouvrir des yeux, très bien. Moi j'aurai obtenu ce que je recherchais d'abord et avant tout: un bienfait thérapeutique lié à l'écriture. Et si des gens apprennent à mieux me connaître à travers ce blog, et bien je n'y vois pas d'objection.

Je veux dire merci à ceux qui, au cours des deux dernières semaines, ont pris le temps de lire des textes publiés sur mon blog. Savoir que des gens puissent s'intéresser à mes écrits me touche énormément...

L'amitié et la peur du rejet

Pas facile pour moi d'entretenir une relation d'amitié. J'ai tellement peur du rejet ou d'être abandonnée que je préfère souvent me retirer moi-même avant que les autres le fassent. Pas surprenant que ça me demande un effort considérable pour simplement appeler un ami, alors je le fais rarement. Et si je le dérangeais? Et s'il me trouvait ennuyante? Et s'il ne savait pas comment me faire comprendre qu'il veut que je sorte de sa vie? Et s'il était mon ami par pitié? Je me pose toutes ces questions également lorsque je participe à une rencontre amicale, ce qui ne favorise pas non plus la création de liens véritables...

Et oui, j'ai peur du rejet à ce point! Ça me paralyse... J'aurais besoin qu'on me rassure, qu'on me dise qu'on m'aime pour ce que je suis. Mais ce ne sont pas des choses qu'on exprime, ce sont des choses qu'on devrait ressentir. Dans mon cas, je ne fais pas suffisamment confiance à mon ressenti et ça me rends très malheureuse. D'autant plus que mes amis ont pris la place de ma famille dans ma vie. En fait, j'ai un cousin que je considère comme un ami et un frère que je voisine, mais pour ce qui des autres membres véritables de ma famille, les rencontres se font très rares pour différentes raisons que je n'énumèrerai pas ici, mais qui ne sont pas étrangères au fait que je suis orpheline. C'est totalement incohérent en fait: je chéris mes amis qui sont peu nombreux, pourtant je suis incapable de bien entretenir ces liens d'amitié à cause de mes peurs déraisonnables et incontrôlables.
 
Je n'ai toujours pas trouvé de solution à cette difficulté personnelle mais j'y travaille... ce qui m'oblige aussi à travailler sur mon estime personnelle car, oui, j'ai très peur du rejet, mais j'ai également peur de ne pas être intéressante, d'être insignifiante, d'être trop envahissante, de n'être pas suffisamment amusante, etc. Toutes ces pensées négatives m'envahissent malgré moi et prennent presque tout la place. Alors, vous comprendrez que j'ai de la difficulté à me laisser aller à avoir du plaisir entre amis, quoique j'y arrive de plus en plus, heureusement.

En fait, je travaille sur ce problème lié à mon trouble de personnalité limite depuis déjà  plus d'un an et je m'améliore car maintenant j'arrive à maintenir des contacts via les courriels et Facebook. Vous n'avez pas idée combien un "j'aime" ou un message me fait plaisir! Cela illumine toute ma journée! Une personne a pensé à moi...

mardi 7 août 2012

Le verre à moitié plein!

J'ai passé une très bonne journée. Cela me fait vraiment beaucoup de bien car les derniers temps avaient été plutôt difficiles. Mon blog y est pour quelque chose... L'écriture, c'est vraiment un médium thérapeutique. J'ai l'impression de remettre de plus en plus de l'ordre dans mes idées et dans mes émotions. Et, en prime, j'ai des lecteurs, qui ne me font pas de commentaire (ou me poser des question), mais bon ;-)

C'est cliché mais, ce soir, je me permets de regarder le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Je me rends compte combien je suis privilégiée d'avoir un époux aimant et des enfants heureux et en santé. La vie a été dure avec moi par le passé, mais le présent me gâte, même si je dois négocier avec des problèmes de santé mentale.

Bref,  je suis arrivée aujourd'hui à mettre de côté mes peurs, mes doutes, mes inquiétudes, mes tourments (en réalité, pas totalement, mais presque!) pour simplement profiter de la vie. Alors ce soir, pas de grande réflexion philosophique, pas de retour en arrière, pas de questions sur mon avenir. Je veux simplement contempler le doux moment présent...

lundi 6 août 2012

Être un bon parent

Pour ceux qui se demandent comment s'est passé mon rendez-vous chez le psychiatre, je répondrai très bien. J'ai toujours peur qu'on ne me comprenne pas et, par le fait même, qu'on ne s'occupe pas bien de moi. Mais ce fut tout le contraire. On m'a écoutée, comprise et aidée. Vous n'en saurez pas davantage ;-)

 Cette peur qu'on ne prenne pas bien soin de moi remonte à mon enfance. Ai-je besoin de vous expliquer pourquoi... Mes parents étaient ceux qui avaient besoin de soin et j'étais leur "poteau" de vieillesse qui devait s'enquérir de cette tâche (alors qu'un enfant a besoin de l'inverse bien entendu). Je me suis occupé d'eux jusqu'à leur mort du mieux que je le pouvais. Je n'ai pas de problème de conscience, j'ai été là du début à la fin. Je n'ai pas de remord mais ma santé mentale en a été grandement affectée.

Aujourd'hui, avec mes enfants, je fais en sorte de ne pas reproduire les "patterns" négatifs de mon enfance. Ils sont élevés totalement différemment de ce que j'ai connu. Aucun sévisse corporel, AUCUN! Pas de culpabilité envers leur parents, pas d'inquiétude lié à la nourriture, pas d'inquiétude lié à la séparation possible des parents, non pas de cela dans ma maison!!! Pas de dénigrement, pas de méchanceté, pas d'humiliation, pas de menace non plus. Je les aime et ils m'aiment en retour Je les respecte, et ils me respectent d'emblée. Je suis juste, patiente et douce avec eux et mes enfants sont épanouis. Voilà!

 Contrairement à mes parents, jamais je ne ferai en sorte que mes enfants se sentent coupable d'être venu au monde. Jamais je ne leur dirai qu'ils vont me faire mourir d'une crise cardiaque parce qu'ils n’obtempèrent pas à mes demandes. Jamais je ne leur demanderai de tout sacrifier pour moi.

J'ai mis au monde deux enfants... pour les aimer...

dimanche 5 août 2012

Pas toujours facile d'être positive

Depuis que j'écris sur ce blog, j'essaie, tant bien que mal, d'être positive à travers mes réflexions. Mais il y a des journées comme aujourd'hui où, sans raison précise, je vois tout en noir. Je me décourage... Toutes mes bonnes intentions disparaissent et je n'ai qu'une envie, m'isoler loin de ceux que j'aime pour ne pas trop les affecter...

Depuis plusieurs semaines que ça dure. Demain je rencontre LE psychiatre et j'espère qu'on pourra trouver des solutions ensemble pour que je me sente mieux, moins fatiguée et dépassée par un rien. Je spécifie "ensemble" car le médecin n'a pas toutes les réponses, loin de là, sinon je n'aurais plus à le voir. Je sens qu'il essaie de me supporter du mieux qu'il peut. La psychiatrie c'est un univers complexe où on essaie de vous aider de deux façons: en vous apprenant à envisager la vie autrement (le plus souvent en thérapie) et en vous médicamentant. C'est probablement sur ce second point qu'on se penchera demain, encore une fois.

Je dois vous dire que de m'être retrouvée dans l'obligation de consulter en psychiatrie, la psychologie étant devenue insuffisante, ce fut très, vraiment très dur sur mon égo et ce l'est encore. Comment se fait-il que je n'ai pas réussi à me "soigner" toute seule, à passer par-dessus mes années de misère pour profiter de la vie qui me gâte tant aujourd’hui? On m'a expliqué que le passé nous rattrape toujours... et bien dans mon cas ça a "fessé fort" il y a deux ans! Bon, même avant j'éprouvais des problèmes de santé mentale. Quand ma mère est morte, j'avais 20 ans, je me suis tapée tout une dépression et j'ai développé plusieurs troubles obsessionnels-compulsifs. Mais, à l'époque, j'avais réussi à m'en sortir seule et sans médication. Même chose lors du décès de mon père lorsque j'avais 27 ans... c'est alors que j'ai commencé à consulter en psychothérapie. Mais après deux grossesses et deux ans d'allaitement en 4 ans, j'ai totalement perdu le contrôle de moi. Ce n'était plus qu'une simple dépression... Après avoir rencontré psychiatres et thérapeutes, on m'a diagnostiqué: j'étais une personne bipolaire (de type 2 = grosse dépression et périodes maniaques moyennes) et borderline (personnalité limite). Mon conjoint et moi avons alors compris bien des choses... même que nous avions déjà suspecté ces diagnostics après plusieurs recherchent sur internet.

Question de terminer sur une note positive ;-) je me dis qu'au moins j'ai de l'aide de toute part et un conjoint hyper-compréhensif. De plus, nous avons de l'aide à la maison (une gardienne merveilleuse et presque indispensable). Tout cela me permet de garder espoir en cette vie qui me réserve encore bien du bonheur, j'en suis certaine... je n'ai qu'à regarder mes deux enfants pour m'en convaincre!!!

samedi 4 août 2012

Accepter ses limites

Accepter mes limites... voilà un objectif important que je me suis donné au quotidien. Je dois tenir compte de mes capacités physiques (encore la maudite fatigue!). Je dois aussi me soucier de mes limites émotionnelles, c'est-à-dire que j'évite de me mettre dans des situations trop stressantes ou trop accaparantes afin de diminuer au minimum les crises d'anxiété éventuelles. Ce sont deux choses que je ne faisais pas avant et qui m'ont valu bien des crises d'angoisse inutiles... J'avais si peur de décevoir ou d'être rejetée si j'osais faire des choix qui m'avantageaient moi, et pas les autres, que je disais oui à tout. Malheureusement c'était moi, ma famille, et surtout mon mari, qui en payaient le prix.

Cet objectif d'accepter ses limites n'est pas seulement bon pour les personnes au prise avec des problèmes de santé mentale, j'en conviens totalement. Mais il s'avère un incontournable lorsqu'on souffre de dépression, de bipolarité, ou de toute autre maladie psychiatrique.

Mais accepter ses limites ne signifie pas pour autant éviter tous les défis ou se complaire dans son malheur. Selon moi, c'est apprendre à "négocier" avec ses propres forces et faiblesses, face aux décisions à prendre au quotidien, tout en essayant d'être honnête avec soi-même. Ce qui est plus facile à dire qu'à faire puisque j'ai tendance à surestimer mes capacités, question de ne pas perdre une bonne opportunité.

vendredi 3 août 2012

Mon récit de vie (scolaire)

Ce soir, j'ai décidé de mettre de côté mon pseudonyme. Je vous offre un lien vers un témoignage (de 4 pages) que j'ai fait dans le cadre d'un colloque s'intéressant à l'accessibilité aux études supérieures à l'automne 2010. On m'avait demandé d'y faire le récit de mon parcours de scolaire "exceptionnel" étant donné mes origines modestes.

LIEN récit de vie (scolaire)

Ce témoignage a marqué un tournant dans ma vie. C'est peu de temps après que j'ai sombré, que j'ai touché le fond du baril. Était-ce une coïncidence? Bien sûr que non. Les quelques mois que j'ai pris pour faire la rédaction de mon histoire de vie (avec en trame de fond, ma persévérance scolaire), m'ont obligé à faire face à mes démons... Le témoignage en question se termine un peu comme l'histoire de Cendrillon... Mais je savais très bien que ce n'était qu'en apparence... D'ailleurs, je n'ai pas abordé mes problèmes de santé mentale dans ce témoignage, par pudeur, affirmant simplement que la violence physique et verbale que j'avais vécue à la maison m'avait laissé des cicatrices.

Mon témoignage, dans une version révisée, a également été publié dans un volume de sociologie de l'éducation (L'École québécoise: débats,enjeux et pratiques sociales, par Jacques Tondreau et Marcel  RobertÉdition : CEC. 2011) J'avoue que ma participation à cet ouvrage m'a fait extrêmement plaisir, d'autant plus que j'utilisais leur édition précédente pour enseigner un cours de sociologie de l'éducation à l'université et que j'adorais ce volume. Je crois que j'aurais eu mon nom dans le dictionnaire que je n'aurais pas été plus contente!

Je vous souhaite donc une bonne lecture. Vos commentaires sont toujours bienvenus!

Comment ça va?

À la question "comment ça va" je n'ai plus envie de répondre spontanément "bien, merci" depuis plus d'un an. Je crois que c'est devenu pour moi une imposture que je ne pouvais plus endosser.

Rassurez-vous, je ne me mets tout de même pas à relater tous mes états d'âme à la personne qui pose cette question par politesse! Mais, à ceux qui m'entourent et dont je suis plus proche, j'essaie tout au moins de donner une réponse qui ne trahie pas mon réel état d'esprit. Alors, j'ai troqué le traditionnel "je vais très bien" par "ça va", par "pas si mal" ou par toute autre formule de ce genre, selon ce que je ressens vraiment.

D'un autre côté, lorsque je demande à quelqu'un comment il se porte, j'essaie de le faire avec sympathie et conviction. J'ai l'impression que les gens ressentent cela et qu'ils se permettent alors de donner une réponse davantage collée à leur réalité.

Alors je vous invite à faire de même! Soyez honnête la prochaine fois qu'on vous demandera "comment ça va?" Et voyez de quelle façon cela sera accueilli, vous serez peut-être surpris du résultat!

jeudi 2 août 2012

Réagir aux confidences

Voici quelques éléments de réflexion que j'ai retenus de mes discussions avec d'autres personnes atteintes de maladie mentale:

Une expression que les personnes en période dépressive ne peuvent plus entendre c'est "bottes-toi les fesses". Je peux vous dire que, dans mon cas, ce n'est pas faute d'essayer. Mais, le corps et l'esprit étant indissociable, il est difficile d'avancer quand on vit une période difficile.

Lorsque vous avez devant vous quelqu'un qui a suffisamment confiance pour vous révéler ses problèmes de santé mentale, évitez d'abord de minimiser sa souffrance en vous comparant (exemple: moi aussi ça m'arrive d'être fatigué, stressé et dépassé, voyons!). Puis, rappelez-vous que ce ne sont pas les conseils qui font du bien, c'est plutôt de se sentir accueilli, entendu, et compris qui s'avère réellement aidant. Donc, prenez le temps d'écouter...

Bref, les personnes atteintes de maladie mentale sont aussi des personnes comme les autres. Évitez de tomber dans les clichés et dans la comparaison. Soyez ouvert d'esprit et ne cherchez pas à tout comprendre... les personnes elles-mêmes atteintes ne peuvent pas tout expliquer de leur malaise!

mercredi 1 août 2012

Du coq à l'âne...

Ce soir, j'aurais aimé pondre un texte facilement, mais le moral et l'inspiration me manque. En fait, je suis actuellement dans une mauvaise passe, et cela depuis déjà quelques semaines. Je me tape des crises d'anxiété pour des riens, j'ai souvent envie de pleurer, je me sens rapidement dépassée par les événements... Mais heureusement, depuis quelques jours, j'ai ce blog qui m'oblige à remettre les choses en perspectives. Les réflexions que j'y fait me permettent de garder le cap, de voir le positif dans chaque difficulté.

Mais il y a une chose qui me tracasse beaucoup: pourquoi ce silence de votre part? Je sais que j'ai des lecteurs mais aucun commentaire (sauf d'une amie proche)... J'espère que ce n'est pas parce que je vous démoralise avec mes histoires... Si vous me connaissez (ou pas), il me fera plaisir de recevoir un mot de votre part (par courriel ou sur Facebook aussi).

Vous l'avez probablement saisi, c'est que mon insécurité qui prend le dessus... ma peur de décevoir, d'être rejetée, abandonnée... En choisissant de faire ce blog, je prenais un gros risque, celui de vivre le rejet en ne recevant pas de commentaire...  Mais, en fin de compte, c'est aussi une façon pour moi de travailler l'un des traits de ma personnalité limite, soit la peur de l'abandon. (Finalement, j'ai encore pu trouver du positif face à cette situation!)

Et ça se passe comme ça dans ma tête sans cesse... je me tracasse, je me faits des scénarios catastrophiques, je vis de l'anxiété facilement, etc. Et c'est sans vous entretenir de mes problèmes d'estime personnelle et de mes moyens de protection que j'ai développés au cours des années. Peut-être un jour je vous en reparlerai mais je ne suis pas prête...

Donc, c'est là que réside la  différence une autre une personne "normale" et quelqu'un éprouvant des problèmes de santé mentale: dans l'intensité de ce qui est vécu intérieurement. Lorsque vos pensées vous handicapent et vous empêchent de fonctionner normalement en société, alors vous éprouvez des problèmes de santé mentale. 

Cela me fait penser à une autre analogie que j'avais utilisée lors d'une discussion avec une amie sur la maltraitance parentale: cette personne me disait qu'elle aussi, comme moi, avait vécu la fessée. Je lui ai alors demandé combien de fois cette fessée lui avait fait croire qu'elle allait en mourir... Tout est une question d'intensité... De ça aussi je vais probablement vous en reparler.