mardi 12 août 2014

Abusée?! Oui, malheureusement...

Le titre est évocateur n'est-ce pas? Avez-vous été abusée sexuellement dans votre enfance? C'est l'une des questions qu'on m'a posé à quelques reprises depuis que je consulte en psychothérapie et en psychiatrie. Pourquoi? Parce que, lorsqu'on fait le tour de ce que j'ai vécu dans ma jeunesse (pauvreté, violence verbale et physique, menace, maladie de mes parents, et j'en passe..), le fait que j'affirmais toujours ne pas avoir été abusée sexuellement semblait presque relever du miracle. Jusqu'à ce jour où, en thérapie de groupe, à l'hôpital de jour, on m'a expliqué qu'être abusée ne signifie pas nécessairement que la personne a carrément été violée. Être abusée sexuellement dans son enfance signifie aussi avoir été victime de gestes à caractère sexuel qui ont un impact négatif sur la personne, et cela souvent pour le reste de sa vie. Cela m'a beaucoup marquée... J'ai alors, osé parlé des choses qui se sont passés dans mon enfance pour la première fois... et ce fût extrêmement douloureux. J'avais peur qu'on ridiculise et qu'on banalise ce qui m'a pourtant traumatisée et qui me fait encore mal aujourd'hui. J'avais carrément peur qu'on ri de moi et qu'on me dise d'arrêter de chercher du mal partout... Ce fût tout le contraire! Les gens présents lors de cette séance de thérapie ainsi que la psychologue qui était là m'ont rappelé que si ces gestes disgracieux posés par mes parents m'avaient affectés, c'est qu'ils étaient inacceptables. Peut importe l'ampleur de la  gravité des faits, un abus sexuel reste un abus, et cela a toujours un impact sur la personne qui en a été victime. Quant à mon conjoint, je lui avait déjà parlé un peu de ce que j'avais vécu à ce chapitre, mais c'est à ce moment que je lui ai tout révélé... Puis, j'ai essayé d'oublier... quoique mes cauchemars, eux, n'ont jamais cessés.

Mais, voilà, jusqu'à récemment, je continuais à banaliser moi-même les gestes à caractère sexuel dont j'ai été victime dans ma jeunesse. Comme si je ne voulais surtout pas que ça me soit arrivé à moi, en plus de tout le reste... Je refusais de regarder la vérité en face: le fait d'avoir été abusée sexuellement a encore et toujours un impact sur ma vie actuelle. Et, tant que je n'y ferai pas face, je vais continuer à adopter certains comportements qui me rendent la vie plus difficile. Alors, voilà pourquoi j'ajoute aujourd'hui ce texte à mon blog!!! J'ai besoin de dénoncer ce qu'on m'a fait. Et ce besoin devient de plus en plus pressant à mesure que je vois grandir mes filles... Je comprends encore moins comment mes parents ont pu me faire ça!!! Je regarde ma plus jeune de 6 ans, et je ne peux m'empêcher de penser à mon père qui... et à ma mère qui le laissait faire.

Depuis quelques mois maintenant, j'ai énormément de difficulté à me doucher... geste banal... mais qui me ramène dans le passé. Je n'en peux plus de me sentir coupable de ce qu'on m'a fait... Cette maudite douche... J'ai tellement mal... Je voudrais tellement que tout ça soit le fruit de mon imagination et que ces petits gestes tendancieux ne me revienne pas en pleine face maintenant!

Une chose est certaine: mon conjoint et moi sommes très, comment dire... respectueux, oui, respectueux de nos filles. Je ne voudrais pour rien au monde qu'elles aient à subir ce que j'ai vécu lorsque j'étais enfant. Je les adore tellement. Mais, comment mes parents ont-ils pu être si "dysfonctionnels" et incapable de m'aimer de la bonne façon? Voilà la question qui me hante lorsque je repense à mon enfance et que je le compare avec celle de mes filles. Comment peut-on affirmer aimer son enfant tout en le maltraitant mentalement et physiquement à tout moment??? Bien entendu, je comprends que leur vécu personnel les a menés à être ce qu'ils étaient, mais est-ce une raison pour leur pardonner?

Enfin, je compte bien en rediscuter avec ma psychologue... mais le fait d'avoir enfin dénoncé cette situation, me permettra, j'espère, de passer à autre chose... Car, je ne répondrai plus que je n'ai jamais été victime d'abus sexuel... C'est vrai que je n'ai pas été violée, mais ma pudeur et mon corps n'ont pas été suffisamment respectés... que dire de plus que... je voudrais que ça ne ce soit jamais passé.

jeudi 10 juillet 2014

I'm Back!

Plus de 6 mois de silence... Les jours ont passé... et je trouvais de moins en moins le courage de reprendre l'écriture de mes confidences. Mais, je n'ai jamais mis réellement mis la clé à mon blog, espérant ainsi y revenir quand je retrouverais le courage de mettre des mots sur ma détresse et mon désarrois, comme sur mon combat quotidien avec la maladie mentale. Me voici donc de retour, avec de nouvelles couleurs... et, je l'espère, de nouvelles réflexions qui me permettront de cheminer vers une vie plus sereine. Je souhaite aussi, que recommencer l'écriture de ce blog, me permette de mettre de l'ordre dans mon chaos existentiel.

Comment je vais? Ça dépend des jours... parfois je suis pleine d'espoir et je crois que je vais enfin voir la lumière au bout du tunnel, et à d'autres moments je baisse les bras et et je mets un genou à terre... Mais, j'ai toujours cette flamme au fond de moi-même qui éclaire mon chemin et qui me rappelle que la vie mérite qu'on s'accroche encore plus fort, même lorsque rien ne semble avoir de sens.

Je ne crois pas que j'ai encore réussi à accepter ma condition de femme au prise avec la maladie mentale. Pour moi, l'accepter signifierait que je ne suis plus en mesure d'espérer que ma condition s'améliore... que je peux lancer la serviette, que tout est déjà joué. Par contre, j'apprends de plus en en plus à vivre avec les limites que la maladie m'impose. Je n'essaie plus d'être celle que j'ai été, je recherche plutôt à devenir celle qu'il m'est possible d'espérer être un jour. Je tente d'être plus réaliste en fait. Je ne suis pas "normale", alors, pourquoi rechercher constamment la normalité? Je suis ce que je suis... Sans me résigner cependant.

Actuellement, je me relève de plusieurs semaines difficiles que j'ai traversées grâce à mon conjoint, mon psychiatre et ma psychologue, sans que cela ne fasse trop de dégâts dans ma vie. Je n'irai pas dans les détails, mais j'ai presque touché le fond du baril. J'essaie présentement de nouveaux médicaments, mon suivi médical est beaucoup plus serré, j'ai repris la psychothérapie, et cela dans le but de gagner cette guerre contre mes démons intérieurs. Je perds certaines batailles, mais je ne perdrai pas la guerre, je suis bien trop combative!

Courage et espoir: voilà les deux mots qui me portent. J'ai un conjoint merveilleux, deux jeunes enfants exceptionnels et des opportunités professionnelles plus que je ne peux en prendre pour le moment. Alors, si je peux enfin mettre le doigt sur les bons outils (médicaments, suivi thérapeutique, etc.) afin de gérer ma condition de bipolarité et mes troubles de personnalité, je pourrai enfin profiter de tout ce que la vie peut m'apporter. Mais je ne peux me permettre d'attendre ce jour béni car la vie continue...

Enfin, l'un des combats que je compte mener sans trop tarder, c'est celui contre mon désordre alimentaire. J'ai tellement de difficulté à gérer mon alimentation que, malgré que je m'entraîne au gym 2 fois par semaine depuis plus d'un an, j'ai repris du poids. Mon obésité est devenu quelque chose de difficile à vivre au jour le jour... Et je ne peux attendre ma rémission pour agir, car elle ne viendra peut-être jamais. Alors, ce sera certainement le sujet de certains de mes prochains textes...

lundi 6 janvier 2014

Wow!!!!! Ça marche!

Il faut que je vous en fasse part... la nouvelle médication, celle que je ne voulais pas prendre, celle que je déteste, et bien elle semble porter fruits!

Voilà que j'ai retrouvé mon sens de l'humour, j'ai aussi recommencé à travailler. Je me trouve chanceuse d'avoir un conjoint incroyable, des enfants merveilleux et des amis chers. Je n'ai plus ce gros nuage orageux au-dessus de la tête (qui était là depuis plusieurs semaines), peut-être quelques grisailles, mais sans plus.

Moi qui ne croyais pas que de nouvelles pilules pourraient m'aider. Et bien, je me trompais semble-t-il... J'ai quelques effets secondaires, mais je suis prête à les endurer afin de ne plus avoir l'impression que le ciel s'apprête à me tomber sur la tête constamment.

Je n'en pouvais plus de me sentir malheureuse, misérable, seule et surtout dépressive. C'était devenu carrément ridicule. J'étais incapable de faire face à mes activités quotidiennes. Et puis, depuis le 1er janvier, les choses ont changé peu à peu. Je me suis remise à rire, j'ai recommencé à faire des activités banales comme du ménage par exemple, je me suis remise à l'ouvrage et j'ai même retrouvé l'envie de jaser, de discuter avec les autres.

Sincèrement, j'en suis encore un peu incrédule... ce n'est pas parfait, mais au moins je suis "fonctionnelle"!!! Et j'ai l'impression que la vie retrouve son sens, soit celui de profiter de chaque moment, de ce qu'on a et de ce qu'on est afin d'être heureux.

Je me fout que ce sentiment de bien-être retrouvé sois artificiel cette fois-ci. J'ai besoin de pilules?! Et bien je les prendrai. Je suis malade?! Et bien je vais me soigner... Tant pis si cela signifie que je suis réellement malade mentalement, moi je n'en pouvais plus d'être si malheureuse...

Je vous tiens au courant des développements... je rencontre mon médecin de famille demain et mon psychiatre à la fin du mois... On s'occupe de moi et ça me rassure, ça m'encourage aussi. En tout cas, on ne pourra pas me reprocher que je ne fais pas tout ce qui est en mon pouvoir pour aller mieux! Sincèrement, je tente d'être le plus résiliente possible, pour moi-même, pour mes enfants et pour mon amoureux. Je ne lâche pas et je m'accroche, encore et encore....

jeudi 2 janvier 2014

Une nouvelle année, un nouveau départ?!

Voilà, 2014 est finalement arrivé. Comme j'avais hâte que décembre 2013 se termine... Autant l'année 2013 en général fut bonne et même mémorable, autant son dernier mois fut tout le contraire... Un vrai cauchemar. J'ai carrément disjoncté à la fin de novembre: plus capable de travailler, plus le courage de même me laver, plus envie de quoi que ce soit en fait. Juste le goût de me dans réfugier mon lit, coupée du monde extérieur et en sécurité. L'anxiété a pris le dessus sur tout le reste et ma façon de réagir c'est de simplement figer comme si le temps pouvais s'arrêter... Et comme si mon corps avait décidé d'en remettre, je suis tombée malade physiquement: sinusite et laryngite...

Mais voilà, je ne me laisserai pas vaincre par la maladie mentale. D'abord, comme je sens mieux physiquement, j'ai recommencé, après 20 jours d'arrêt forcé, à aller m'entraîner au gym cette semaine. Ça m'a pris beaucoup de courage mais j'y suis arrivée avec l'aide de mon conjoint. Ensuite, je vais recommencer à travailler d'ici lundi à mon doctorat. Pas le choix, j'ai des dates de remise de travaux à respecter. J'irai travailler au bureau, à l'université, car chez moi je suis carrément incapable d'avancer. Je panique un peu à l'idée de m'y remettre, mais il le faut...

Il faut surtout que je ne sabote pas tout ce que je me suis appliquée à mettre en branle au cours de l'année 2013: doctorat, subvention, bourse, travail, implication étudiante, entraînement, etc. J'ai trimé fort pour remettre ma vie sur les rails, alors cette période de noirceur je dois la combattre et me reprendre en main à tout prix. Oui, vraiment à tout prix, et c'est pourquoi j'ai demandé de l'aide, notamment à mon psychiatre et c'est aussi pourquoi j'accepte de prendre un médicament de plus afin d'améliorer ma condition. Le bon côté des choses, c'est que ça semble fonctionner un peu...

Finalement, je me souhaite que, pour 2014, je sois en mesure de reprendre les choses là où je les ai laissées à la fin de novembre. Je souhaite que les nuages noires se dissipent et que la vie soit de nouveau quelque chose de "facile", de "normal" et de "simple". J'espère sincèrement prendre du mieux, et je compte bien faire preuve de bonne foi en acceptant de me faire aider de quelque façon que ce soit. À tout le moins, je suis déjà plus optimiste qu'il y a quelques jours, et c'est bon signe!