samedi 28 décembre 2013

Mal à l'âme...

Des confidences... je ne vous en fais pas souvent. C'est que j'ai peur, peur de la vérité. Peur de la réalité. Je suis vraiment mal au point actuellement. Tellement, que mon psychiatre est passé en vitesse supérieure... Il vient de m'ajouter un autre médicament... un 4e en fait, afin que je recommence à fonctionner normalement. Et je redoutais ce moment. Je redoutais surtout ce médicament qui ne laisse aucune place à l'interprétation: je suis vraiment atteinte de maladies mentales. Je déteste toute cette médication. Je la méprise. On me drogue afin que je redevienne fonctionnelle, mais serai-je moi-même?

Mais que s'est-il passé depuis quelques années pour qu'on en arrive à ça?! J'ai été en psychothérapie, j'ai travaillé fort sur moi-même, j'ai été en thérapie à l'hôpital, et voilà, c'est toujours à recommencer. Les acquis tombent un par un et je redeviens incapable de fonctionner "normalement".

Ces jours-ci, je resterais couchée tout le temps, ou je mangerais, ou je dépenserais. Je ne me sens mieux que lorsque je suis dans ce qu'on appelle en thérapie les "domaines dommageables". Je suis en train de tout foutre en l'air, je fais du sabotage, en tout cas c'est ce qu'on m'a appris encore en thérapie.

Il y a maintenant un mois que je n'ai pas ouvert un livre pour travailler sur mon doctorat et j'ai un travail à remettre le 24 janvier. Je suis incapable d'y faire face. C'est comme si je paniquais et ma seule façon de le gérer est de ne pas travailler... de remettre au lendemain.

Est-ce que c'est vraiment moi qui est folle ou ce sont les autres qui attendent trop de moi?  Est-ce que tout arrêter la médication pourrait être une solution? Mon chum croit fermement que j'ai besoin de tous ces médicaments et qu'ils me permettent d'être moi-même, en tout cas, une version fonctionnelle de moi-même. Il me dit d'accepter ma condition et de me plier aux demandes de mon psychiatre. Mais c'est ce que je fais depuis quelques années!!! J'ai même été jusqu'à m'entraîner régulièrement au gym pour faire plaisir à mon mari et à mon médecin, et cela même si je déteste la chose, dans le but de m'améliorer ma santé physique et mentale.

Il y a un côté de moi qui en a plus qu'assez de faire des efforts... Je veux juste être heureuse, sans avoir à constamment avoir besoin de dépasser mes limites (comme mes TOC, mon anxiété, mon déséquilibre alimentaire, et je vous fais grâce de tout le reste).

J'ai l'impression que, plus on m'aide, plus on me dit que je suis folle. Plus on me traite comme une malade mentale. Mais je ne suis pas folle!!!! J'ai toute ma tête, c'est juste que mes agissements traduisent mon mal de l'âme... On m'a tellement traité comme de la marde plus jeune, j'ai eu une vie tellement misérable pendant mon enfance, qu'aujourd'hui, j'ai bien beau avoir tout ce qu'on peut désirer, je ne sais pas comment vivre cette vie... Le mal qu'on m'a fait a blessé mon âme et je dois maintenant vivre avec des handicaps. On essai de me soigner, mais la route vers la rémission est longue et parfois décourageante.

Je dois maintenant patienter, le temps que la nouvelle médication agisse et qu'on voit si ce sera suffisant pour me remettre sur les rails. Le psychiatre et mon conjoint sont bien confiants, mais moi je me sens comme un rat de laboratoire sur lequel on essaie des traitements en se croisant les doigts. Sincèrement, j'espère aussi que les nouvelles pilules m'aideront à reprendre le dessus et que je puisse retourner travailler à l'université dès le 7 janvier, soit après les vacances scolaires de mes filles. J'espère retrouver ma vie normale du début de l'automne dernier. Mais, à quel prix? Car ce nouveau médicament qui s'ajoute vient avec son lot de complications possibles et une batterie de tests à passer régulièrement étant donné ses effets.... Ça me fait un peu peur tout cela.

Comment terminer ce texte à cœur ouvert? Je voudrais tellement me faire bercer par quelqu'un qui me jurerais que tout va bien se passer, de ne pas m'inquiéter, qu'il serait là pour moi à tout moment.... je voudrais qu'on me prenne en pitié et qu'on me demande comment je vais réellement. Qu'on me démontre de la sympathie. Mais, comme mes problèmes de santé mentale sont "cachés" ou que plus souvent qu'autrement cela rend mal à l'aise les gens qui sont au courant, je n'ai que rarement droit à des démonstrations d’empathie dont j'aurais tant besoin. En fait, j'aurais juste besoin qu'on s'occupe de moi un peu, qu'on se préoccupe de moi... Mon conjoint le fait, mais il est trop souvent seul à me supporter, pauvre lui. J'essaie de ne pas être un trop gros fardeau sur ses épaules, mais je n'ai personne d'autre vers qui me tourner. Peut-être devrais-je penser à retourner en psychothérapie... payer quelqu'un pour qu'il se préoccupe de moi...

Je dois retourner faire semblant que tout va bien maintenant... surtout auprès de mes enfants. Et aussi je dois agir le plus normalement possible en présence des autres. Ma détresse doit demeurer cachée... au moins d'ici à ce que j'aille mieux réellement.... Mais je vous avoue que c'est de plus en plus difficile... pas avec mes enfants mais avec les gens qui m'entourent. J'en ai marre de répondre que tout va sur des roulettes quand mon conjoint et moi savons très bien qu'actuellement nous traversons un moment de crise... j'ai juste envie de crier "au secours" parfois... mais ce serait tellement mal vu... nous continuerons à se battre, seuls tous les deux, mon chum et moi, afin qu'on retrouve un peu de stabilité et de normalité.

Et pour terminer sur une note positive, sachez que je ne me laisserai pas abattre. Oui, j'ai parfois des moments de découragements, mais je suis foncièrement résiliente! Alors, je m'accroche à la vie, à ce que j'ai de plus précieux, soit mes enfants et mon conjoint, et je tiens bon. Après la pluie viendra sûrement le beau temps, j'y crois encore et toujours.

lundi 9 décembre 2013

Sur une pente descendante... mais je ne lâche pas!

Pas facile de s'avouer qu'on est en train de sombrer lentement mais sûrement... Surtout lorsqu'on essaie de retrouver une vie "normale" et qu'on voudrait tant aller mieux! Mais c'est malheureusement le cas, et même si j'évitais la question avec mon conjoint et même si je n'écrivais plus sur mon blog, j'ai dû me rendre à l'évidence: je me sens vidée, j'ai de la difficulté à me résigner à prendre une douche, alors imaginez me rendre au gym ou à l'université pour travailler... J'ai de moins en moins envie de quoi que ce soit et j'ai même recommencé à avoir des TOC à l'occasion. J'ai aussi perdu le contrôle sur mon alimentation, ce qui m'a fait reprendre quelques livres si durement perdue au gym. Bref, ça ne vas pas très fort et, hier soir, j'ai dû en discuter avec mon conjoint... Il m'a fallu avouer avoir besoin d'aide... encore une fois. Première solution envisagée: modifier ma médication. Un peu plus de ceci et de cela devrait me donner un coup de main, enfin, j'espère. Il faut d'ailleurs que je contacte le psychiatre pour lui en parler.

Mais, la médication, ce n'est pas tout... Il faut que je rame fort pour contrer le courant négatif dans lequel je me trouve actuellement. Et, croyez-moi, je rame. Ce n'est pas vrai que je vais me laisser aller et perdre tout ce que je m'efforce de mener à bien depuis près d'un an maintenant. J'ai besoin d'aide, alors allons en chercher! J'ai toujours attendu d'être au fond du baril avant d'accepter de me faire aider... mais, cette fois-ci, je ne vais pas attendre d'être au bord du précipice. J'ai tellement à gagner et tout à perdre...

Ce n'est pas comme si je n'était pas "habituée" de me voir aller: je suis bipolaire... alors il est "normal" que des périodes dépressives surviennent. Ce qui serait anormal, ce serait de laisser aller les choses et d'espérer pendant des mois que tout s'arrange comme par miracle (ce que je faisais avant). Je pense que c'est la première fois que je réalise vraiment être bipolaire... ou plutôt, que j'accepte le verdict et que je tente de faire avec plutôt que d'espérer que ce ne soit pas cela.

En attendant de parler avec le médecin et de réajuster (encore!) la médication face à cet épisode dépressif qui s'amorce, je dois aussi songer à d'autres solutions. D'abord, il faut que je fasse de bons choix considérant mes capacités réelles (et non celles que j'avais ou que je souhaiterais). J'ai commencé la semaine dernière en refusant un contrat d'enseignement qui aurait fort probablement été de trop dans mon horaire déjà chargé après les Fêtes. Mais, que puis-je faire d'autre? Il faut aussi que je sorte de mon lit! Car, depuis près d'une dizaine de jours, je m'y suis réfugiée trop souvent. Alors, comme je l'ai fait aujourd'hui, je dois prendre mon courage à deux mains et me rendre à l'université pour y travailler. Et ensuite? Je vais continuer à aller au gym 3 fois par semaine. Même si c'est un effort mental et physique énorme, cela m'apporte également bien de la fierté et je me sens mieux dans mon corps depuis que je m'entraîne, soit depuis 6 mois maintenant (malgré une perte de poids à peine notable). Et puis, s'il le faut, je recommencerai la psychothérapie. Ce n'est pas ma première option, mais je ne l'exclu pas non plus.

Donc, je ne manque pas de solutions. Reste à les mettre en pratique. Mais, quand le nuage noir apparaît au-dessus de ma tête, sincèrement, tout cela devient presque insurmontable... Un jour à la fois, n'est-ce pas?! Alors, je me donnerai de petits objectifs quotidiens et ce sera déjà ça. Et j'ai mon conjoint qui est encore et toujours là pour m'encourager, cet homme sur qui je peux compter et qui sait me rassurer.

Finalement, cette fois-ci sera différente parce que je ne tenterai pas de cacher la vérité aux autre tout comme à moi-même: une période creuse se pointe le bout du nez et je compte bien l'affronter. Avec de l'aide, du courage et de la volonté, j'y parviendrai. Par le passé, je niais l'évidence et je refusais le diagnostic de bipolarité. Mais, maintenant, je vais tenter de composer avec cette réalité qui est la mienne. Peut-être est-ce là la solution en fait...