dimanche 7 octobre 2012

Écho du passé: les aidants naturels

Aujourd'hui, j'ai été témoin d'événements qui ont fait écho à mon passé. Je me suis rappelée à quel point être aidant naturel peut s'avérer être une tâche difficile et trop souvent ingrate...

Mes parents,  je les ai presque toujours connus malades. Ils ont été invalides dès ma plus tendre enfance jusqu'à leur décès au début de ma vie d'adulte. Ils ont été des personnes souffrantes, très souffrantes, tant mentalement que physiquement, et cela faisait d'eux des malades difficiles à vivre... Ils n'acceptaient pas leur condition, ils en voulaient à la vie et j'avais l'impression qu'ils me tenaient presque responsable de leurs malheurs tellement mes parents se sont défoulés sur moi...

En fait, le climat de terreur et de peur dans lequel j'ai  été élevée est difficile à décrire. Mes parents étaient tellement pris dans leur propre malchance qu'il fallait que tout autour d'eux soit à leur dévouement, dont ma propre personne. Je me suis occupée d'eux seule, envers et contre tout, pendant 20 ans de ma vie, et je n'ai pas de regret. Je me dirais plutôt amère, amère de ne pas avoir été traitée avec respect par eux. Malgré mon dévouement, mes parents ont osé me maltraiter et me dénigrer à répétition...

Lorsque ce sera mon tour d'être la personne malade (car je ne me fait pas d'illusion, un jour viendra où je serai celle qui aura besoin de soin) je serai bien différente: je me le suis jurée! Je refuse de devenir un être aigre et égocentrique. Je vivrai la maladie dans le respect de la vie et de la liberté des autres. Je tenterai de ne pas être un fardeau et d'agir en me préoccupant de la santé des autres autour de moi également. En fait, je le fais déjà un peu par rapport à la maladie mentale. Évidemment, mon état à certaines répercussions sur ma vie de famille, mais j'essaie qu'elles soient moindre et je me soucie énormément de mon conjoint et de mes enfants également. Ma vie de famille ne tourne pas autour de ma maladie mentale... elle en fait partie, mais elle n'est pas un nuage noir constant au-dessus de nos têtes qui nous empêche de vivre du bonheur.

Bref, j'ai beaucoup d'empathie pour les aidants naturels. Beaucoup. Ils sont trop souvent malmenés. Ils sont trop souvent oubliés... Et quand c'est fini, on les croit délivrés, mais les répercussions sur leur santé mentale sont tellement élevées que ce n'est qu'une illusion que de croire en leur totale rédemption.

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