samedi 28 juillet 2012

Trois secondes de grâce...

Les personnes ayant un trouble de personnalité limite ont en commun le sentiment d'avoir un vide chronique intérieur inexplicable, et je ne fais malheureusement pas exception. Le mien, je l'ai souvent associé au fait que mes parents sont décédés... c'est comme une impression d'avoir perdu ses racines, ses origines... Mais mon sentiment de vide c'est beaucoup plus que ça. C'est à la fois une impression de ne rien valoir et le sentiment d'être inutile sur cette terre. Et ce sacré vide ne me quitte jamais. Parfois, il prends beaucoup de place et, à d'autres moments, je l'oublie presque. Et il y a ces instants de grâce, très rare, où il disparaît totalement. Cela dure 3 secondes, mais ce sont des secondes de bonheur immense où j'ai l'impression que je n'ai plus de problème de santé mentale. Je suis moi, tout simplement moi, sans diagnostic psychiatrique, sans vide intérieur, je ne suis habitée que par le goût de vivre... Je me sens comme lorsque j'avais 5 ans, assise sur la balançoire, à compter les pétales d'une marguerite. En fait, j'associe beaucoup cette image au début de la fin... au dernier moment d'innocence que j'ai eu avant que ma vie de famille ne tourne au cauchemar... mais c'est une tout autre histoire, je m'égare un peu...

Aujourd'hui, j'ai eu droit à ces 3 secondes de grâce. J'étais dans la décapotable, cheveux au vent, les enfants riaient derrière mon chum et moi, et puis j'ai fermé les yeux... voilà, j'étais moi, seulement moi, et mon âme ne se sentait torturée d'aucune façon. J'étais libre, libérée et heureuse... Mais, malheureusement, cela ne dure que 3 secondes...

La maladie mentale, c'est une chaîne au pied, un nuage noir au-dessus de la tête, qu'il est presque impossible d'oublier mais, de temps à autre, 3 ou 4 fois par année, j'ai droit à cet état de grâce, et cela devient pour moi une incroyable source d'espoir... l'espoir qu'un jour cela durera beaucoup plus longtemps...

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