C'est presque mon anniversaire. Mon 38e anniversaire en fait. Mais, dans ma tête, je me sens encore une adolescente... Je n'ai pas envie de vieillir, devenir une "matante", être plate et penser à ma retraite plutôt que de profiter de la vie. C'est peut-être cliché, mais c'est comme ça dans ma tête. J'ai une vision du futur tout de même, mais j'aime bien me garder un peu de suspense et surtout me laisser des portes ouvertes à je ne sais quelle opportunité qui pourrait me tomber dessus. Je pense aussi que d'avoir eu une enfance difficile et une adolescence bousillée par la maladie, et la violence de mes parents à mon égard, me donne envie de vivre en quelque sorte mon trip d'adolescente à mon âge actuel. Bon, il y a des limites tout de même, car je suis mère de famille. Mais, à ma façon, je me fais plaisir en allant au cinéma, seule ou avec une amie, en allant souper avec des copains, en sortant ou en voyageant avec les enfants tout en me laissant porter par leur oisiveté... bref rien d'exceptionnel mais, pour moi, cela me fait sentir libre, ce que je n'ai pas été à l'adolescence et même au début de mon âge adulte. En fait, ce que je veux, ce n'est pas tant faire la vie d'une adolescente, mais plutôt en avoir les bons côtés, comme ce besoin de s'affirmer, de s'envoler de ses propres ailes, de se sentir de plus en plus libre de choisir de son propre destin. Le mot-clé en fait est liberté... Je tient à cette liberté chèrement obtenue car elle fut acquise de manière tragique, soit par la mort de mes parents. Je suis d'ailleurs encore déchirée entre la tristesse que l'enfant orphelin éprouve et le sentiment d'avoir gagné en liberté. Et j'ai parfois l'impression que je commence à peine à en profiter de cette liberté car tous les problèmes de santé mentale que j'ai développés suite à mon enfance ne m'ont pas permis d'en profiter lorsque la vie me le permettait... De plus, je me suis sentie, et me sens encore, coupable de m'être libérée par la la mort de mes parents. J'ai d'ailleurs souvent discuté de cela en psychothérapie et on me suggérait fortement de mettre de côté cette culpabilité, car, je n'ai jamais souhaité leur mort tout de même...
Ouf, je ne pensais pas que ce texte prendrait cette tendance ce soir... je ne reviens pas souvent sur la mort de mes parents... c'est trop souffrant et tellement difficile à accepter encore aujourd'hui. D'autant plus que je les aime mais que je leur en veux profondément de m'avoir traité comme ils l'ont fait toutes ces années... Ils m'ont bafouée, battue, humiliée, menacée, et j'en passe, pour ensuite me faire croire que c'était comme ça qu'on aimait un enfant. Je peux vous assurer d'une chose, c'est que mes propres filles je les adore et JAMAIS je ne les humilie, baffoue, menace ou bat de quelque façon que ce soit, et ce sont des enfants tellement épanouies et heureuses... tout le contraire de ce que j'étais à leur âge. Je peux comprendre que la vie de merde de mes parents les rendait malheureux et dépressifs, mais était-il nécessaire de s'acharner sur moi comme sur un punching bag?! Jamais ils ne sauront à quel point leurs comportements auront eu d'effets pervers sur ma santé mentale à long terme... jamais... et je resterai toujours avec cette ambiguïté interne: aimer ses parents tout en leur en voulant éperdument.
Tout un cadeau de fête! Je me replonge dans mes frustrations profondes et je vous en fait part... sans aucune censure en plus... mais n'est-ce pas là le but de mon blog faire des confidences!
Enfin, pour mon anniversaire, je me souhaite la paix intérieure, que j'accepte ce besoin de liberté et que je profite de la vie avec mes enfants et mon conjoint. Je me souhaite également que mes problèmes de santé mentale demeure stable, comme en ce moment, et que je sois en mesure de mener à bien les projets de vie que je poursuis depuis quelques mois, comme l'acquisition d'une meilleure hygiène de vie par l'exercice ou la complétion de mon doctorat.
Et, merci de prendre le temps de me lire même si j'écris beaucoup moins souvent... C'est bien de savoir que quelqu'un, quelque part, prends du temps pour prendre de mes nouvelles... merci...
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